La promesse d’une réindustrialisation en France : un leurre ?
Alors pour la fermeture de l’usine Marck & Balsan ?
Depuis des années, les gouvernements successifs nous promettent la réindustrialisation de la France. À grand renfort de discours solennels, on nous parle de relocaliser, de redonner vie aux bassins d’emplois, de réarmer notre économie. Malgré les belles paroles nous nous retrouvons une fois de plus avec la fermeture de l’usine Marck & Balsan
Dans les faits, c’est tout l’inverse qui se produit. La récente fermeture de l’usine Marck & Balsan à Calais en est une preuve flagrante. Cette entreprise historique, spécialisée dans la fabrication d’uniformes militaires, va cesser ses activités après la perte d’un contrat crucial avec l’armée française.
Comment peut-on prétendre vouloir reconstruire l’industrie nationale tout en fragilisant nos dernières usines stratégiques ? Le décalage entre les paroles et les actes est devenu insupportable.
Un choix stratégique incompréhensible de l’État français
Fermeture de l’usine Marck & Balsan :
Historiquement, l’armée française s’approvisionnait localement pour ses uniformes. Cela garantissait la qualité, l’emploi, et surtout, l’indépendance industrielle du pays. Aujourd’hui, la fabrication est délocalisée à Madagascar.
Cette décision n’est pas seulement économique : elle est politique. Elle sacrifie des centaines d’emplois directs et indirects, et elle expose notre défense nationale à une dépendance étrangère. Peut-on sérieusement parler de souveraineté quand nos militaires portent des uniformes fabriqués à 10 000 kilomètres de Paris ?
Cette situation rappelle tristement un précédent : la fermeture de l’usine de masques de Plaintel en 2018. Une décision absurde qui a conduit la France à dépendre de la Chine pour son matériel sanitaire en pleine pandémie. Avons-nous appris quelque chose depuis ? Manifestement non.
Un drame économique pour la région de Calais
La fermeture de Marck & Balsan, ce ne sont pas seulement 66 salariés licenciés. Ce sont des familles entières plongées dans l’incertitude, des commerces de proximité fragilisés, des artisans en difficulté.
Chaque emploi industriel perdu entraîne un appauvrissement général du territoire. Un licenciement, c’est moins d’achats chez le boulanger, moins de travaux pour l’électricien local, moins de clients pour le petit café du coin. C’est un cercle vicieux qui fragilise toute une communauté.
À Calais, ville déjà durement touchée par la désindustrialisation, cette fermeture est un nouveau coup de massue. Et personne ne semble mesurer l’ampleur du drame social qui s’annonce.
Une politique fiscale suicidaire
À cela s’ajoute une fiscalité étouffante. Aujourd’hui, en France, les entreprises sont taxées jusqu’à 40% sur leurs bénéfices, sans compter les charges sociales et autres contraintes administratives.
Les taxes en france sont pour la Fermeture usine Marck & Balsan
Comment, dans ces conditions, espérer attirer ou même retenir des industries ? Comment demander à un entrepreneur de rester en France alors qu’il serait mieux traité ailleurs ?
Loin de soutenir ses industriels, l’État français semble leur tendre des pièges. À force d’accabler ceux qui créent de la richesse, nous devenons un pays d’assistés importateurs, et non de producteurs souverains.
La question mérite d’être posée : cette politique est-elle le fruit de l’incompétence… ou d’une volonté plus sournoise de fragiliser la France de l’intérieur ?
L’illusion du patriotisme économique
On parle de patriotisme économique, mais que reste-t-il derrière ces mots ? Lorsqu’il s’agit de passer à l’acte, nos responsables politiques choisissent systématiquement la voie la plus courte : acheter à l’étranger à bas prix, au lieu de soutenir l’emploi local.
Un uniforme militaire produit à Madagascar coûte peut-être moins cher sur le papier. Mais quel est le coût humain, économique et stratégique de cette décision ?
Un pays qui n’a plus d’usines est un pays faible. Un pays faible est un pays dépendant. L’histoire nous l’a déjà enseigné : sans base industrielle solide, il n’y a ni souveraineté, ni indépendance, ni avenir durable.
La souveraineté industrielle : une urgence absolue
Relancer la France passe par la protection et la promotion de son industrie. Il est urgent :
- De réserver une part des marchés publics aux entreprises françaises,
- De réduire drastiquement les charges pesant sur les industries locales,
- De simplifier l’administration pour encourager la création et le développement d’usines,
- D’interdire la délocalisation de secteurs stratégiques comme l’armement, la santé, ou l’énergie.
Sans cela, les promesses de réindustrialisation resteront des mots creux. Et demain, d’autres Marck & Balsan fermeront, dans l’indifférence générale.
avec la Fermeture de l’usine Marck & Balsan La France industrielle est en danger
La fermeture de Marck & Balsan est bien plus qu’un accident industriel. Elle symbolise le déclin programmé de notre souveraineté économique.
Il est encore temps d’inverser la tendance. Mais cela exige du courage politique, une vision à long terme, et une volonté ferme de privilégier l’intérêt national sur les profits immédiats.
Le « Made in France » ne doit pas être un slogan vide. Il doit redevenir un pilier de notre identité et de notre puissance. Avant qu’il ne soit définitivement trop tard.
Pour en savoir plus sur l’histoire et les activités de l’entreprise, vous pouvez consulter le site officiel de Marck & Balsan
Pour aller plus loin sur l’avenir de l’industrie française
La situation de l’industrie en France soulève de nombreuses interrogations sur notre stratégie économique à long terme. Pour mieux comprendre les enjeux actuels, découvrez :
- L’analyse du Haut-Commissariat au Plan sur la réindustrialisation française
- Le rapport du CESE sur la souveraineté industrielle en Europe
